DISCOURS FORCE OUVRIERE 1er MAI 2014

Chers(ères) camarades,

Le 1er mai est d’abord et surtout une journée internationale de solidarité et de revendications. C’est le moment donc d’adresser le salut fraternel de la CGT FORCE OUVRIERE et sa solidarité à l’ensemble des travailleurs du monde entier.

Cette année encore, que ce soit à Djibouti, au Qatar, au Bangladesh ou en Tunisie, les syndicalistes sont toujours la cible de menaces et d’oppression. En effet, les atteintes et les menaces à la liberté syndicale sont nombreuses et sont à dénoncer haut et fort, ce que nous faisons et aujourd’hui encore.

Cette année, le 1er mai c’est aussi l’occasion, une fois de plus, d’appeler à combattre l’austérité ce qui constitue une urgence sociale et démocratique à tous les niveaux.

Au niveau mondial, les chômeurs sont plus de 200 millions et on atteint 839 millions de travailleurs pauvres. Quand on parle de reprise timide, ces chiffres font relativiser davantage l’enthousiasme de certains économistes. Le constat est le suivant partout : un chômage des jeunes préoccupant et celui de longue durée des seniors dramatiquement haut.

Au niveau européen, sept ans après le début de la crise, les travailleurs européens souffrent des répercussions économiques et sociales. Chômage, travail précaire, inégalité et pauvreté animent la vie de nombreux travailleurs. Le changement de cap et de logique économique doit se faire aussi au niveau européen, ce qui est indispensable pour stopper la spirale de l’austérité.

Au niveau national, ce 1er mai se situe au lendemain certes d’un changement de gouvernement, mais force est de constater que cet événement n’a pas eu comme conséquence un changement de politique économique et c’est bien là le problème.

Ce 1er mai, jour de rassemblement des travailleurs est donc l’occasion pour notre organisation de réaffirmer avec constance et cohérence nos positions et revendications, notamment sur le pacte de compétitivité/responsabilité/solidarité et ses 50 milliards d’économies, qui constitue une menace pour notre système de sécurité sociale et nos services publics déjà fortement affaiblis.

Pour FO, il s’agit bien là de la continuité d’une politique économique et sociale qui maintient l’austérité. FO le répète, l’austérité est triplement suicidaire : économiquement, socialement et démocratiquement.

FORCE OUVRIERE revendique une autre politique économique pour l’emploi et les salaires. Cela signifie une augmentation des salaires dans le privé et du point d’indice dans le public, mais aussi des aides non pas générales mais ciblées, aux entreprises, conditionnées et contrôlées avec de réelles contreparties en termes d’emploi et de salaire. Tout comme nous sommes favorables à l’intervention directe de l’Etat par la nationalisation comme dans le dossier Alstom par exemple pour éviter d’autres Arcelor, Pechiney, Alcatel…

Cela nécessite aussi la réforme fiscale d’envergure que FO revendique depuis longtemps. Cela nécessite aussi d’arrêter les coupes aveugles et de poser le vrai débat sur le rôle et les missions des services publics. Bref tout le contraire de ce qui se pratique par le gouvernement ! Le vote d’hier en est exemplaire !

Il y a de quoi être inquiet, sur la tournure des événements.

Le 29 janvier dernier, date de notre meeting à Paris, le 18 mars dernier, jour de grève, de manifestation et de mobilisations diverses à notre initiative, nous avons montré notre capacité à nous mobiliser et à exprimer nos revendications, mais aussi notre détermination notamment à défendre la sécurité sociale, structure essentielle de solidarité.

Aujourd’hui on en sait un peu plus sur le détail des 50 milliards et force est de constater que nos inquiétudes étaient fondées :
–  Gel du point d’indice dans la fonction publique et ce jusqu’en 2017 ce qui fera au total 8 années de gel !! Et déjà une perte estimée de 8 % du pouvoir d’achat, ce qui est inacceptable.
–  Les collectivités territoriales vont devoir se serrer la ceinture à hauteur de 11 milliards ce qui signifie baisse des dotations de décentralisation.
–  Sur la maladie c’est bien un effort de 10 milliards qui est prévu avec une amplification des économies qui relève encore du non-dit

Mais c’est bien sur les fameux 11 milliards de dépenses sociales que le voile a été en partie levé et le Premier ministre a annoncé la décision du gel de l’ensemble des prestations et ce jusqu’en octobre 2015, à l’exception des minima sociaux.

Ce sont les mesures les plus emblématiques du pacte que nous qualifions d’austérité car comment pouvoir le qualifier de responsabilité et de solidarité ?!! Comment peut-on comme la CFDT, dans le relevé de décisions signé avec le patronat cautionner des illusions d’emploi, oublier les rémunérations et valider ce faisant les 50 milliards de réduction des dépenses publiques et sociales.

Les décisions annoncées par le gouvernement vont amputer de manière importante le pouvoir d’achat de tous : jeunes, actifs et retraités, secteur privé comme secteur public ! Tout le monde y passe ou presque, sauf les capitalistes !!!

Que dire des annonces récentes concomitantes du président du Medef qui a l’oreille compatissante du gouvernement sur l’instauration d’un sous-smic pour les jeunes et moins jeunes qui cherchent un emploi !!! Oui c’est une provocation, oui c’est de l’indécence !! Le Patronat se sent porté, n’a plus de retenue, car le climat qu’instaure le gouvernement, rend cela possible !

Aujourd’hui, la sécurité sociale est en danger !

Elle se prépare à essuyer l’un des plus rudes coups portés contre elle depuis 1995 avec le plan Juppé. Nous avons décidé de mettre au cœur de ce 1er mai la défense de la Sécu et avons sorti un bulletin spécial qui vous sera distribué aujourd’hui.

Oui Camarades la Sécu est dans la ligne de mire du gouvernement, elle devra trouver 21 milliards d’euros entre 2015 et 2017. Sans savoir comment cela va concrètement se passer et sans réponses précises à nos questions lors de l’entrevue à Matignon le 8 avril dernier.

FO a dénoncé cette ouverture du front de la sécurité sociale qui s’est accentué au-delà des économies à trouver par l’allègement du coût du travail et les exonérations de cotisations patronales mais aussi salariales, par une attaque directe de notre salaire différé.

Comme vous le constatez, mes camarades, résistance et vigilance sont à nouveau à l’ordre du jour et nous profitons de ce 1er mai pour réaffirmer nos positions en toute liberté et indépendance. Sur le pacte d’austérité et la défense de la sécurité sociale mais aussi pour l’emploi et les salaires.

Oui camarades, sur ces sujets il faut dire les choses clairement. Aujourd’hui à Tours comme dans de nombreux départements, sont réunies les Confédérations CGT et FO avec les organisations syndicales FSU/Solidaires qui défendent la Sécurité Sociale et qui résistent face à ces politiques du malheur.

Oui camarades, FO se félicite de cette unité autour de revendications qui défendent les acquis de la classe ouvrière et les principes de la république sociale. C’est un axe de résistance et un point d’appui pour les travailleurs incontestablement.

D’autres organisations à l’instar de la CFDT, l’UNSA… sont elles dans leur rôle historique, pactisant tantôt avec le gouvernement tantôt avec le patronat et accompagnant la casse de tous les droits sociaux dans un cannibalisme syndical en quelque sorte.

Oui camarades, nous n’avons rien en commun avec les analyses et les orientations de ces organisations !

Oui camarades, nos revendications sont claires et comprises, elles correspondent aux aspirations des salariés ; tout le contraire du syndicalisme rassemblé en somme !

Oui FORCE OUVRIERE est prête à développer, à poursuivre cet axe de résistance pour mener la reconquête avec les salariés et leurs confédérations ouvrières.

Face aux attaques sans précédent contre le service public et ses agents, la seule réponse est la grève et les manifestations à l’appel des fédérations FORCE OUVRIERE de la fonction publique le 15 mai prochain contre les pactes d’austérité. C’est cette proposition, que nous réitérons aujourd’hui publiquement.

En ce 1er mai, plus que d’autres, la confédération FO appelle tous les salariés du privé comme du public à résister, à savoir dire non, à relever la tête, à dire oui au progrès social et à la république sociale et laïque.

Face à l’axe Gattaz-Hollande, opposons la force déterminée des travailleurs actifs, chômeurs et retraités avec leurs confédérations ouvrières !

Vive le syndicalisme libre et indépendant ! Vive la charte d’Amiens !

Vive le 1er mai de revendications et de solidarité internationale !

Vive la Confédération Générale du Travail FORCE OUVRIERE !

Discours prononcé à Tours, Place de la Liberté, le jeudi 1er Mai 2014

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BULLETIN SPECIAL 1ER MAI : LA SECU ELLE EST A NOUS