discours du secrétaire général : comité général FO 2012

, par greg

retrouvez ici un extrait du discours du Secrétaire Général, Grégoire Hamelin, lors de ce comité général 2012.

.....J’en viens maintenant à la situation générale et départementale

Mes camarades, Il n’aura échappé à personne que notre Comité Général se tient dans un moment important pour l’avenir de la classe ouvrière. En effet, dans le contexte général, ce comité a lieu en plein débat au Parlement de l’adoption du TSCG, du projet de loi de finances 2013 et du PLFSS 2013, mais aussi et surtout après le Comité Confédéral National de Rodez des 27 et 28 septembre, où nous avons réaffirmé avec force et détermination les positions et revendications de FO.

Mes chers camarades, c’est en fait le 4e discours publique que je prononce aujourd’hui et malheureusement mon propos ne peut guère varier des précédents et pour cause : Pour FO, les choses sont claires il y a un lien étroit entre les affaires internationales européennes, nationales et les conséquences locales. La crise que nous connaissons et qui s’aggrave, perdure maintenant depuis 5 longues années et nous ne voyons toujours pas de signes positifs pour la classe ouvrière.

Au niveau international, il n’y a eu vraiment aucune réforme profonde en termes de réglementation et de régulation, les principes du système capitaliste et financier sont encore bien présents, tout comme les paradis fiscaux. Conséquences malgré de nombreux G20, tous les pays sont touchés y compris les USA et les pays émergents, en Europe même tous les gouvernements sortants ont été battus lors des élections, y compris en France où l’alternance a eu lieu et où FO a su protéger son indépendance et sa liberté durant toute la campagne et cela avec raison. Les révolutions arabes en 2011 s’inscrivent aussi dans ce cadre et en 2012 nous pouvons constater à nouveau de grandes tensions internationales entre différents états. La situation est extrêmement préoccupante par endroits.

En Europe, et il faut bien apprécier la situation européenne, il y a urgence ! Urgence tout d’abord à réorienter la construction européenne et à sortir de la logique empruntée jusqu’alors. Urgence à faire comprendre que le traité TSCG couplé au M.E.S va profondément accentuer les logiques d’austérité qui pèsent sur les peuples. L’UD FO 37 s’est adressé aux parlementaires le 7 septembre à ce sujet, nous n’avons reçu qu’une réponse formalisée à ce jour du député Beffara. Je le répète à FO nous sommes européens mais pas pour une Europe des sanctions. Pire en accentuant l’austérité, les gouvernements suivent une logique qui du point de vue économique, sociale et même démocratique est suicidaire. Je vous renvoie à cette lettre pour l’argumentaire complet où non refusons cette règle d’or. Vous trouverez aussi 2 tracts confédéraux dans vos sacoches sur ce sujet.

Une chose encore, pas une ligne du traité n’a été renégocié, et sur le pacte de croissance de 120Mds € (1% du PIB européen) seulement 15 MDS € sont réellement une nouveauté. Quant à la comparaison avec ce que les plans d’austérité ont déjà coûté, cette somme est dérisoire ! La fameuse troïka (FMI, BCE, UE) continue son travail de sape dans les pays où elle sévit, malgré la résistance des peuples et de la classe ouvrière qui cherche une issue et qui comme au Portugal récemment ont fait reculer leur gouvernement.

Il faut regarder de près le sort des camarades grecs, espagnols, portugais et italiens. En Grèce par exemple après 9 plans d’austérité, le pays s’enfonce dans la récession avec un recul de 25 % du PIB et un taux de chômage des jeunes qui atteint 50%. En Espagne, au Portugal de même après toutes ces cures d’austérité le déficit ne fléchit pas, et Jean Claude Mailly a raison de dire que « c’est un cercle vicieux, l’austérité visant la réduction des déficits, aggrave la récession qui elle-même conduit à moins de recettes fiscales et plus de dépenses sociales, donc à un déficit plus important… »

FO a raison d’affirmer haut et fort que les salariés ne sont en rien responsables de la dette des états et que ce n’est pas à eux de régler la facture. En France, c’est bien la baisse des rentrées fiscales les baisses d’impôts et de cotisations décidés par les politiques depuis plus de 10 ans et le sauvetage des banques qui ont fait exploser les déficits et en aucun cas les dépenses sociales des salariés ou de fonctionnement de l’état. Pourtant la solution prônée par tous les gouvernements passe par des réformes du marché du travail, réforme des retraites, avec des baisses de salaires, des licenciements sans indemnités etc..

Pour Finir ce point, alors que l’on nous bassine et rabâche à volonté l’efficacité du modèle allemand, la réalité semble plus que nuancée : je vous renvoie à l’excellent article paru dans FO hebdo et aux analyses du secteur économique. Dans ce pays, la précarité a explosé chez les salariés car ce sont surtout des emplois précaires qui ont été créés depuis des années et dans les services avec des salaires de misère.

Au niveau national, après l’alternance politique de mai/juin s’est tenue une grande conférence sociale. FO a noté un changement de méthode pour le dialogue social de la part du nouveau gouvernement qui a produit par la suite, une feuille de route. FO juge sur les actes et n’est pas engagée auprès de ce gouvernement tout comme nous ne recherchons pas à être son interlocuteur privilégié. Cette feuille de route a fixé de nombreuses négociations sur la sécurisation de l’emploi, les contrats de génération etc.

Les premières mesures prises par ce gouvernement avant l’été ont déçu : augmentation minimale du smic de 2% avec une avance sur 2013, des mesures pour la retraite pour les carrières longues….certes ce sont quelques avancées timides, on peut aussi se réjouir de la création d’une banque industrielle mais force est de constater que sur le fond il n’y a pas d’inflexion de la politique économique menée. JC MAilly ayant à juste titre indiqué qu’entre la politique du précédent gouvernement et celle menée aujourd’hui, il y avait autant de différence qu’entre Pepsi et Coca.

Le moins que l’on puisse dire c’est que nos revendications n’ont pas été entendues. En particulier sur le service public républicain auquel nous sommes à FO très attaché.

Nous revendiquons l’arrêt de la RGPP et un vrai débat sur les missions du service public.

Certes la méthode RGPP a été arrêtée mais dans les faits cette révision continue. Rappelons-nous la baisse des effectifs dans les ministères de 2,5 % par an et les 7% de baisse des dépenses de fonctionnement. L’enseignement, la justice, la police sont les ministères prioritaires avec 65 000 promesses d’embauche en 5 ans, mais tous les autres devront être réduits… Nos camarades fonctionnaires pourront témoigner sur ce point. La RGPP s’accentue et perdure.

Quant à l’augmentation du point d’indice, revendication prioritaire de FO, l’abrogation du jour de carence c’est le statu quo. Les agents ont perdu 10% de leur pouvoir d’achat en 10 ans. Pour être plus complet je vous renvoie au tract que nous avons sorti sur ce point où nous dénonçons avec force cette mise à sac de nos services publics : dans un proche avenir les DDI pourraient même être supprimées si les expérimentations menées étaient généralisées.

L’acte III de la décentralisation est en marche et à l’UD avec le GD public, nous restons vigilants face au schéma départemental d’intercommunalité et aux transferts de personnels et de missions qui pourraient en découler. Pascal reviendra sur ce point dans son intervention. Quelques mots sur le budget : Chers camarades, en 2013 ce sont 30 Mds d’économie à réaliser alors que la croissance est nulle. L’objectif c’est d’atteindre les 3% de déficit en 2013 pour finir à 0% en 2017, en parallèle 13 Mds de recettes supplémentaires ont été votés sur 2012/2013. Des mesures vont dans le bon sens, mais à FO nous demandons toujours une grande réforme fiscale d’ampleur. Il convient aussi de réorienter le partage des richesses de la rente vers les salaires pour assurer un maximum d’efficacité économique, notamment car la consommation des salariés est un bon levier de croissance.

Les conséquences de ces choix budgétaires sont connues : nouvelle montée du chômage, dégradation des comptes publics et encore de l’austérité.

Second pilier de notre république sociale, la protection sociale et le système de santé.

Vous retrouverez là encore un tract d’information dans votre sacoche de congrès que je vous engage à distribuer en masse. La protection sociale des salariés c’est le salaire différé des salariés et à ce titre tout transfert des cotisations patronales sur une TVA ou une CSG serait un rude coup porté à la classe ouvrière. FO reste attachée aux valeurs fondatrices de la Sécurité Sociale de 1945, en particulier pour l’assurance maladie qui permet à chaque salarié de cotiser suivant ces moyens pour être soigné suivant ces besoins. L’UD FO 37 s’est clairement positionnée contre la pratique du tiers payant contre générique et nous avons adressé à Marisol Touraine un courrier sans réponse à ce jour. La sécurité sociale dans son ensemble est malade de ses recettes mais non de ses dépenses, pour autant il n’est nullement prévu de revenir sur les 35 Mds d’exonération de cotisations sociales annuelles. La situation de l’hôpital s’aggrave et nous condamnons toujours la loi HPST et la Tarification à l‘activité. Au CHU, les camarades luttent par la grève pour conserver des services et des moyens dignes de ce nom, dans les EHPAD là encore des mouvements de grève éclatent au CHIC et à Bléré, là encore à cause des moyens financiers et humains qui font défaut. Vous avez pu lire sur notre site et dans la presse l’évolution de ces combats syndicaux souvent menés à l’initiative de FO. Bien sûr l’UD soutient tous ses syndicats dans leurs actions.

Concernant la négociation collective et le droit syndical

Nous continuons de lutter contre la loi de 2008 et à l’UD 37 nous prenons notre part dans ce combat. Nous avons réussi à faire condamner la loi par le tribunal de tours sur l’aspect du représentant syndical au CE, l’affaire est portée en cassation par l’entreprise.

Mes chers camarades, c’est dans le cadre de cette loi de 2008 que prospère la logique des accords majoritaires et des accords d’entreprise pouvant déroger aux conventions collectives et au code du travail. A FO nous demandons le retour de la hiérarchie des normes et la liberté pour l’organisation syndicale de désigner son délégué.

La négociation collective est bien entendue atone et peu nombreux sont les accords signés sur les salaires. Obtenir 3% d’augmentation générale est exceptionnelle mais pire nos sections commencent à être confrontées au chantage à l’emploi contre des baisses de salaire, chez Chollet et WESER, par exemple.

La situation de l’emploi dans le département se dégrade vous avez dans votre dossier l’analyse de la Direccte 37 et aussi un tract rédigé par l’UD.

Quelques mots quand même, le taux de chômage atteint dans le département un niveau historique (25000 chômeurs cat A fin août) et progresse en continu sur les 10 derniers mois, en 2011 nous avons connu une succession de plans sociaux, je pense notamment aux camarades de SES qui ont perdu 240 emplois, et la liquidation de plusieurs entreprises comme l’imprimerie MAME…

Le chômage partiel explose il a été multiplié par 5 par rapport à l’année dernière, l’activité industrielle est au ralenti, je pense ici aux camarades de ST Micro à Tours et à TI automotiv à Nazelles. Tous les secteurs sont touchés et la Touraine n’est donc plus épargnée malgré son mix industriel et commercial.

Néanmoins ce n’est pas parce que la situation est difficile que nous devons taire nos revendications, mais bien au contraire il faut assumer nos revendications. C’est ce que nos camarades de Mecachrome et des entreprises adaptées APF ont fait, en provoquant une grève pour l’augmentation des salaires, une grève offensive en quelque sorte.

Partout nous devons continuer à porter le cahier des revendications auprès des directions et prendre tout ce qu’il y a à prendre, que l’on soit du privé comme du public.......