Manifestation 9 avril 2015 : Contre la loi Macron et la pacte de responsabilité

, par greg

Ce 9 avril à Tours, près de 2200 salariés (1500 selon la police) se sont rassemblés dans le cortège intersyndical CGT/FO/SUD/FSU pour protester contre les mesures d’austérité que sont le pacte de responsabilité et la Loi Macron mais surtout pour revendiquer l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail et la création de vrais emplois....

500 camarades du département ont gagné tôt ce matin la manifestation parisienne.

Cette journée de mobilisation est donc un succès pour les organisations à l’initiative de cette journée de grève interprofessionnelle

retrouvez ci-dessous le discours du Secrétaire Général de l’UD FO 37

Discours du Secrétaire Général de l’UD FO 37 Jeudi 9 avril 2015

Chers camarades,

Ce jeudi 9 avril 2015, à l’appel des confédérations FO et CGT avec les organisations syndicales Solidaires et FSU, à Tours, à Paris, comme partout en France des milliers de salariés ont répondu massivement et positivement à la grève et aux manifestations organisées ; conscients du fait que l’austérité, comme ligne de conduite politique et économique, est la source des difficultés auxquelles la classe ouvrière est confrontée.

Le gouvernement Hollande/Valls poursuit avec un zèle certain et allègrement, la logique libérale des gouvernements qui l’ont précédé et s’attaque aux droits sociaux, au Service Public, au Code du Travail, aux conventions collectives et aux statuts.

Pour FORCE OUVRIERE, c’est clair, en ratifiant le traité européen dit TSCG, le Président Hollande avec sa majorité a choisi de se placer sous la tutelle et les fourches caudines de la troïka, pour le plus grand bénéfice des institutions financières internationales, des banques et des entreprises mondialisées. Toute la politique du gouvernement dès lors découle de ce choix, qui conduit à privilégier in fine, la rente et le capital sur le monde du travail.

Oui la lutte des classes existe et alors que les dividendes explosent la précarité et la pauvreté s’abattent sur les salariés en France comme partout en Europe, sous des formes et des degrés divers. Toutes les réformes dites structurelles consistent à dépouiller la classe ouvrière de tous ses acquis – La loi de sécurisation de l’emploi issue de l’ANI de janvier 2013, la réforme des retraites, le pacte de responsabilité et de solidarité, la loi Macron et bientôt la loi Rebsamen, nous n’avons jamais connu dans l’histoire récente de telles attaques et de tels reculs sociaux – mais cela ne serait pas encore assez pour le Patronat qui considère comme Denis Kessler en 2007, que le cap des réformes c’est de revenir sur tout ce qui a été obtenu entre 1944 et 1952, en particulier la Sécurité Sociale, les conventions collectives, le SMIC. C’est toujours la revendication du Medef présente dans son projet, c’est aussi la traduction dans les réformes du gouvernement.

Chers Camarades,

pour FO, cette offensive se porte de façon beaucoup plus large sur les principes mêmes de notre République Sociale. En effet, l’Acte III de décentralisation avec la loi NoTRE et la création de supers régions et le renforcement de l’intercommunalité, qui avec des pouvoirs normatifs accompagneront le désengagement de l’Etat et la MAP, remet en cause l’universalité des droits sur le territoire et l’égalité des citoyens et des salariés. Oui pour FO clairement, la destruction programmée de l’échelon communal et départemental, les attaques contre les services publics sont dirigées contre les valeurs de la République. Le pacte de responsabilité, c’est déjà 50 milliards de baisse de dépenses sur 3 ans, mais cela ne serait pas encore assez, l’U.E réclame un effort supplémentaire de 30 milliards.

Les conséquences ce sont les baisses de prestations sociales, les déremboursements, les services publics qui ferment ou exsangues mais aussi les 22000 emplois supprimés dans l’hôpital public (3Mds d’économie à faire), la dégradation des conditions de travail, l’explosion du chômage et de la pauvreté. Pour asseoir cette politique, le gouvernement cherche des relais, des appuis et n’hésite pas à s’engager dans la voie du corporatisme.

En quittant la conférence sociale, FO et la CGT ont clairement indiqué que nos confédérations ne participeront pas à cette collusion, à cette subsidiarité qui s’incarne dans les autres organisations syndicales absentes ce jour. Les confédérations ouvrières résistent et leur appel aujourd’hui est un point d’appui important pour les salariés qui restent attachés aux valeurs de la République Sociale, à ces piliers que sont la Sécurité Sociale, les services publics et les conventions collectives et statuts. Cette grève interprofessionnelle est donc importante dans la construction du rapport de force pour imposer une autre logique économique, les salariés ne peuvent compter que sur leur détermination. Aujourd’hui, nous, la classe ouvrière, disons avec nos organisations STOP CA SUFFIT au gouvernement ! STOP à cette politique d’austérité triplement suicidaire économiquement socialement et démocratiquement ! STOP à cette politique qui favorise l’explosion du communautarisme, du régionalisme qui renie le triptyque républicain et la laïcité. Il n’est pas supportable que toutes les richesses soient captées par quelques-uns et plongent des millions dans la pauvreté, l’insécurité sociale et la détresse.

Le Premier Ministre se dit déterminer à poursuivre sa ligne politique quels que soient les obstacles qui se dressent. Les salariés devront répondre coup pour coup et faire prévaloir la force de leur nombre avec s’il le faut la grève totale comme arme ultime, nous devons nous y préparer et continuer partout où cela est possible à tenir des assemblées générales avec les autres organisations syndicales pour informer et mobiliser les salariés sur la base de revendications claires. Oui FORCE OUVRIERE face à la surdité du gouvernement et du patronat, fait entendre ses revendications et se déclare déterminer, et face au pacte de responsabilité, à la loi Macron, avec FO dans le public comme dans le privé, nous opposons notre cahier de revendications. ALORS STOP CA SUFFIT ! MAINTENANT LE SOCIAL ! Battons-nous :

Pour des augmentations de salaire Pour une amélioration des conditions de travail Pour consolider la Sécurité Sociale et les régimes sociaux (retraite, chômage etc) Pour un service républicain répondant aux valeurs de liberté d’égalité, de fraternité et de laïcité Pour dynamiser l’activité et créer de vrais emplois Pour une grande réforme fiscale Pour obtenir une vraie réorientation de la politique économique aux niveaux européen et national

C’est aujourd’hui et demain encore, le cap à tenir et à gagner ensemble en toute liberté et indépendance syndicale.

Tours, le jeudi 9 avril 2015