Réforme des retraites : 15.000 manifestants à Tours pour le deuxième acte, plus que la première mobilisation

À Tours, la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites est très suivie ce mardi 31 janvier. Il y a même plus de manifestants dans la rue que lors du 19 janvier, d'après les chiffres de la police. Elle parle de 15.000 personnes contre 11.600 lors de la première manifestation.

Dans le cortège, un représentant de la CGT annonce que 400 salariés de SKF, l'un des plus gros employeurs privés du département d'Indre-et-Loire sont venus défiler. "Moi j'ai 51 ans, j'ai mal au dos, aux épaules, aux jambes. A 64 ans, je vais être en fauteuil pour réparer les machines, ça va être compliqué", explique Larbi, technicien de maintenance dans l'entreprise tourangelle.

"A un moment donné, les ficelles doivent être bien tirées. Et lorsque vous n'êtes pas en conscience avec votre travail, les ficelles vous les tirez mal", analyse Laurent, 57 ans chef de projet chez SKF. "Vous avez une pression parce que vous venez du bas parce que vous travaillez avec des équipes, et d'en haut, parce qu'il faut que ça sorte. On dit souvent qu'on est borderline avec cette pression, on est limite. Il y a une contrainte psychologique très pénible", relate celui qui travaille depuis 35 ans chez SKF.

Une centaine de lycéens se sont rassemblés devant le lycée Balzac de Tours. Ils ont organisé un blocus filtrant entre 8h et 10h ce mardi matin. Dans le cortège, lycéens et étudiants sont venus gonfler les rangs des manifestants. Parmi eux, Léa 19 ans, étudiante en Langues Etrangères Appliquées aux Tanneurs. "Moi la retraite, elle est loin, je l'avoue mais je manifeste pour les salariés car j'ai travaillé en usine l'été dernier et j'ai vu que certains souffraient vraiment. Il faut se révolter et il faut penser à nous, aussi , les jeunes", explique-t-elle.

Partout en France des centaines de milliers de manifestants sont attendus dans les rues  pour une deuxième journée nationale de mobilisation que les syndicats espèrent encore plus massive que la première. Elle avait rassemblé 1,12 million de manifestants selon les autorités, plus de deux millions selon la CGT, le 19 janvier, en opposition au recul à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite et à l'allongement de la durée de cotisation.