Solidarité contre l’austérité les conséquences de la loi HPST sur l’Hopîtal Public

, par greg

Un focus particulier sur la loi Bachelot dans la gestion des établissements publics de santé.

FO refuse les politiques d’austérité imposées par la Troïka, (UE, BCE, FMI) et se positionne en défense des services publics, de la protection sociale et des conventions collectives, ce qui caractérise notre république sociale.

C’est ce que nous rappellerons ce 24 janvier à Paris, dans notre meeting avec des représentants des confédérations ouvrières européennes.

CONSEQUENCES DE LA LOI BACHELOT
(Hopital, Patient, Santé, Territoire dite Loi HPST)
SUR L’HOPITAL PUBLIC

  Fermeture de plus de 25% des lits de chirurgie au CHU de Chartres, 3è établissement de la Région Centre pour cause de rentabilité.
  Fermeture de services ou réorganisations internes au CHU de Tours par manque de personnels, de moyens et par recherche de profits.
  Fermeture des Urgence de l’Hôtel Dieu à Paris : établissement hospitalier symbolique et important pour les parisiens
  A Sarreguemines, l’ARS impose la suppression de 10% des emplois…

Partout dans les établissements, il faut réduire les dépenses, coûte que coûte. Les malades seraient-ils tous rétablis, guéris ?

Ainsi tous les hôpitaux sont placés sous la contrainte du redressement des comptes, les syndicats sont bafoués, exclus, à peine consultés, le conseil de surveillance est à peine informé, pourtant c’est le maire de la commune qui le préside (mais ce n’est plus un conseil d’administration) !

Cette nouvelle administration, « cette gouvernance » est issue de la nouvelle loi HPST (dite Loi Bachelot) adoptée par le gouvernement Fillon et que le nouveau gouvernement AYRAULT applique sans rien en retirer dans ses dispositions.

L’application de la T2A introduit des prix d’actes qui ne correspondent pas aux coûts réels, couplée avec la convergence tarifaire public/privé.

Les directions ne peuvent dès lors, pas équilibrer leurs budgets. Avec des coûts augmentant de 3% en moyenne avec les tarifs qui baissent, c’est la quadrature du cercle.

La dictature de la T2A conduit tous les établissements vers le déficit et vers le redressement des comptes.

Un Hôpital public serait-il identique à une clinique privée ? NON ! Les contraintes sont différentes.

C’est là que l’ARS (agence régionale de santé) intervient, où le directeur de cette agence a tout pouvoir pour tailler dans les dépenses hospitalières. Désigné par le Président de la République, il applique les consignes d’austérité sans le moindre souci de la qualité des soins, des conditions de travail des personnels, sans tenir compte de la sécurité sanitaire nécessaire pour les malades.

L hôpital doit se gérer dorénavant comme une entreprise. Le directeur de l’ARS gère la santé des usagers comme une marchandise en somme, suivant des critères financiers. Aujourd’hui une autre logique de gestion préside à la destinée de l’Hôpital Public.

L’ARS impose au directeur d’établissement ses vues et, syndicats, personnels, élus locaux ; usagers n’ont plus à être consultés ni entendus, telle est la loi HPST et la pratique dans l’hôpital public. Derrière l’ARS, il y a en premier lieu la politique décidée par le gouvernement en matière de santé.

Poussant cette logique financière on en vient dans l’hôpital, à une compétition entre services où celui qui est le plus rentable sort son épingle du jeu, où les chefs de services passent plus de temps à leur gestion administrative et financière qu’à prodiguer des soins.

Résultats : les personnels sont sous pression, peinent à remplir leurs missions et manquent de création de postes. Les moyens manquent cruellement et les cliniques privées se frottent les mains et se voient déjà favorisées dans ce système.

Fruit d’une longue évolution, il faut se rappeler cette citation discutable d’un ministre « la santé n’a pas de prix, mais elle a un coût » laissait déjà augurer de cette évolution de notre système public hospitalier.

Le nouveau gouvernement ayant fait ratifier le TSCG n’a pas attendu longtemps pour signer les derniers décrets de cette loi HPST.

Cela participe donc d’un mouvement d’ensemble, initié sur ordre de l’Europe et de la Troïka, la finalité derrière tout cela est de revenir sur la protection sociale, la santé autant de systèmes collectifs arrachés au capital par la classe ouvrière à la création de la Sécurité Sociale en 1945.

Tant que de telles logiques prévaudront dans l’hôpital, on aura de nouveaux plans de redressement, de fermetures de services ou d’établissements. On nous parle alors de mutualisation, de territoires de sante autant de verbiages et de construction qui servent à masquer le manque de financement criant.

Rompre avec cette logique d’austérité est plus qu’urgent dans le domaine de la santé comme ailleurs, la résistance des syndicats FO est un point d’appui pour tous ceux qui considèrent que derrière ces questions, il s’agit bien d’un choix de société.

Pour FO il est plus que temps de réaffirmer les principes républicains dans le fondement de l’action publique, et de garantir à la République Sociale un avenir pour que la liberté, l’égalité , la fraternité et la laïcité soient toujours nos valeurs cardinales.

Pour cela, il est plus que temps de rejeter toutes ces politiques d’austérité qui s’imposent à la classe ouvrière au nom d’une dette pour laquelle elle n’est en rien responsable.

Par ailleurs, FO constate que la France n’a jamais été aussi riche et que dans les mêmes temps il n’y a jamais eu autant de salariés en situation précaire, c’est donc sur le terrain de la répartition des richesses, donc de la lutte des classes, que se positionne ce débat. A contrario des idées véhiculées par les tenants d’un néolibéralisme débridé, à longueur de journée et dans tous les médias, qui tentent de gagner les confédérations ouvrières à leur logique, par la cogestion. C’est tout le sens du « compromis historique » en somme…

Pour mettre fin à cette casse des services publics, la classe ouvrière ne pourra au final, compter que sur elle-même pour imposer ses revendications, et sur une organisation véritablement libre et indépendante de l’Etat et du patronat, la Confédération Générale du Travail FORCE OUVRIERE.

FO L’INDEPENDANCE, FO LA DIFFERENCE