A l’attention des Conseillers Généraux d’Indre et Loire

Madame, Monsieur,

Il n’est pas habituel que l’Union Départementale FO d’Indre et Loire, s’adresse à chacun des conseillers généraux, mais la gravité du sujet nous amène à vous interpeler et à vous préciser notre position.

Très prochainement, vous aurez à vous prononcer individuellement et en conscience, sur la volonté exprimée par le Président du Conseil Général, M. Frédéric Thomas, de fermer définitivement le Collège Pasteur, au Sanitas à Tours, un établissement public.

L’UD FO 37, et ses syndicats de l’éducation nationale, s’opposent depuis des années à la fermeture de ce collège, qui si elle devait se concrétiser aujourd’hui, en plus d’être une première, serait un signe terrible pour tous les autres établissements publics du département et pour l’Ecole Publique républicaine et laïque.

Il n’y a aucun consensus sur cette fermeture, et la décision du CDEN 37(séance du 8 février) de voter contre cette fermeture, est un point important que vous devriez prendre en compte. Tout comme l’avis des parents, des enseignants, des personnels et des citoyens qui refusent très nombreux, cette fin pour le collège Pasteur.

En effet, pour justifier la fermeture de ce collège, on nous parle de mixité sociale, mais c’est un leurre, car ce n’est pas l’école qui fait la mixité sociale mais bien une politique de la ville. Cet argument ne tient pas.

On nous indique que les effectifs des élèves sont trop faibles, mais c’est bien méthodiquement avec les dérogations à la carte scolaire que ce collège a été vidé de ses élèves depuis plusieurs années. D’ailleurs, L’UD FO 37 s’étonne que pour les établissements privés, qui ont pour certains des effectifs inférieurs, et auxquels le CG 37 accorde des financements (plusieurs millions d’euros), la question ne se pose pas, tout comme cela ne semble pas interpeler le Conseil Général. Le Projet de construction d’un nouveau collège privé dans le quartier du Sanitas préfigure bien du choix, qui est fait quant à l’avenir de ce quartier…

On nous parle par ailleurs de résultats scolaires catastrophiques pour les élèves, encore une contre-vérité, servant à étayer cette décision de fermeture, alors que les effectifs réduits de ce collège, ont permis aux élèves trop souvent confrontés à des situations familiales difficiles, d’avoir de meilleurs chances de réussite et des bons résultats aux examens. Disséminer les élèves du collège Pasteur dans d’autres établissements, est-ce cela l’intérêt et le « bien de l’enfant » pour les élus du Conseil Général ? Cela posera des problèmes insurmontables aux familles tant matériels, que financiers au détriment de l’amélioration de leur qualité de vie.

Fermer aujourd’hui un collège public dans ce quartier populaire, c’est un signe d’abandon de la République voire un renoncement ! Oui la décision de fermer Pasteur est un recul de la République dans ce quartier ! C’est sans conteste l’application d’une politique d’austérité au détriment des populations et de la vie du quartier !

A quoi bon réhabiliter les habitations du quartier (noble intention) si c’est pour le vider de tout service public !

L’Union Départementale des Syndicats FO 37 s’adresse aujourd’hui à chaque conseiller, pour qu’en conscience et en dehors de toute discipline de vote ou de parti, lors de ce prochain vote, vous preniez la portée d’une décision qui aura de lourdes conséquences, pour le quartier du Sanitas, les personnels, les familles et enfants, et l’Ecole Publique celle de Jules Ferry et de Jean Zay.

L’UD FO 37 se prononce contre cette fermeture et en appelle à un sursaut républicain des conseillers généraux attachés à l’école publique et laïque, en refusant clairement par votre décision, la disparition de ce collège.

Aucun collège public ne doit fermer en Indre et Loire, voilà pour nous la principale revendication, à laquelle vous pouvez donner satisfaction !

L’UD FO 37 prendra acte des votes exprimés par les conseillers à cette occasion.

Recevez Madame, Monsieur, le conseiller général nos salutations républicaines et syndicales

Fait à Saint-Avertin, le 10 février 2013

Grégoire HAMELIN

Secrétaire Général

lettre à télécharger ici