rassemblement FO du 19 novembre 2012 Discours du GD FO santé 37

, par greg

retrouvez ci-dessous la déclaration publique devant la Préfecture et le conseil Général, et la motion que nous avons déposée.

Le conseil général a reçu pendant près d’une heure une délégation de représentants des EHPAD.

Une motion a été remise auprès du Préfet et du Président du conseil général

Chers collègues, chers famille de résidants s’il y en a parmi vous, et chers camarades.

Le 19 septembre 2012, l’EHPAD Saint-Denis d’Amboise entrait en grève. Depuis, bons nombres d’EHPAD ont rejoint le mouvement, qu’ils soient publics ou privés.

Les revendications sont toujours les mêmes : « Pour faire notre boulot correctement, on manque de temps, et pour avoir du temps, il faut du personnel en plus ». Au lieu de cela, les autorités ont décidé d’accompagner le zèle des directeurs. A l’EHPAD de Bléré, diminution du temps journalier faisant perdre au total pas moins de 7h par jour de prise en charge des résidants. Et encore, Bléré s’est battu sinon, c’était 21h par jour qu’ils perdaient ! A Amboise et Château-Renault, le budget ridicule de remplacement à 3,5% fait que sur le terrain, les effectifs diminuent régulièrement. A Montlouis, les horaires sont tellement tirés que la gestion des plannings devient un casse-tête.

Ajoutez à cela la précarisation des emplois par des renouvellements abusifs de CDD au lieu de CDI ou titulaires !

Cela fait des mois voire des années que nous répétons la même chose sur les conditions de prise en charge des résidants. La dépendance augmente, les tarifs payés par les familles augmentent, mais les effectifs eux, n’augmentent à proportion de la dépendance. Comment rester insensible au fait de :
 Ne pas pouvoir donner plus d’1 à 2 douches dans un mois.
 Etre obligés de faire des toilettes ultra rapides et incomplètes, qui font donc mal aux résidants.
 Etre obligés de faire manger le résidant sans pouvoir prendre le temps de l’accompagner.
 Ne pas pouvoir prendre le temps d’échanger avec eux et leur famille.
 Ne pas pouvoir entretenir correctement leur espace de vie (Chambres et lieux communs)
 Ne pas pouvoir s’occuper correctement des soins bucco-dentaires, ongles, pieds, etc…
 Ne pas pouvoir aider l’animatrice, lorsqu’il y en a une !
 Etre obligé de les mettre dans un fauteuil roulant lorsqu’on n’a pas le temps de les accompagner à marcher.
 Etre obligé de leur mettre des protections lorsqu’on n’a pas le temps de les accompagner aux toilettes.

Et tout cela, ça s’appelle comment ? Attention, il ne faut pas dire le gros mot de « maltraitance institutionnelle » ! Alors il faut dire quoi ? De la bientraitance ? Et bien que les responsables de notre département, des institutions ou des politiques, viennent sur place, rencontrer un résidant qui n’a pas eu de douche depuis 3 semaines, et qu’ils lui disent en face, à ce résidant, qu’il bénéficie de bientraitance.

Ah oui, quand on arrive à les rencontrer, il reconnaissent bien, timidement, qu’il y a un problème. Mais quand il faut agir, il n’y a plus personne. Quand il faut répondre à nos courriers, il n’y a plus personne.

Alors nous ne devons pas en rester là, et devons passer à une étape supérieure. Comme notre mouvement a commencé à faire tâche d’huile dans un département voisin, nous allons porter ce mouvement au niveau régional, et s’il le faut, au niveau national ! Mais nous devons changer la forme de notre action. Si les responsables politiques départementaux, régionaux ou nationaux, se déplacent dans notre département d’Indre-et-Loire, nous devrons les interpeller à chacune de leur visite !

Quand à la grève, si l’on prend l’exemple d’Amboise, la direction en bannit tout simplement son expression ! Et oui, le directeur a décidé d’assigner TOUS les salariés, sans déterminer un quelconque effectif minimum, les privant ainsi tous de leur vrai droit de grève ! Cette entrave au droit de grève est gravissime, et on est en droit de s’interroger si on est bien encore dans une démocratie ! Face à ces méthodes peu louables, nous devons trouver une alternative. C’est pourquoi, FO a décidé de retirer les préavis de grève là où ils ne sont plus respectés, MAIS, nous envisagerons d’en déposer d’autres à l’avenir, mais sur une seule journée, et à un autre niveau que local, TANT QUE LES AUTORITES REFUSENT DE NOUS REPONDRE !

Alors oui, il y a une crise, mais on en n’est pas responsable ! Ce n’est donc pas à nous de la payer ! Et puis, des milliards, il y en a ! Et oui, la journée de solidarité, qui depuis des années engendre des milliards d’euros. Où est passé cette manne financière ? Cet argent a été pris dans nos poches, ils doit revenir aux personnes âgées !

Nous allons donc déposer officiellement, une motion auprès du Conseil Général et du Préfet, puis ultérieurement à l’ARS, en espérant qu’on veuille bien nous autoriser l’accès.

Le syndicat Force Ouvrière rappelle que le combat n’est pas fini, et peut-être même qu’il ne s’agit que d’un début !

Je vous remercie.

ci-joint la motion déposée lors du rassemblement

motion FO EHPAD