antidogmatique et décryptage Croissance : la CFDT signe avec le Medef puis avec… la CGT

, par greg

Les choses sont claires : pour la CFDT et le Medef il faut aller plus loin que l’ANI du 11 janvier. Par le biais d’un "diagnostique partagé", dans une conférence sociale permanente entre les organisations signataires, le rapport sorti le 28 mai consacre que la "faiblesse" de l’économie française, sa "mauvaise compétitivité" ont comme causes une réglementation trop lourde et un coût du travail trop élevé. Tout cela c’est pour "Sauver l’emploi" ! A chaque nouveau coup porté c’est la justification apportée !

Sauver l’emploi en clair en détruisant les droits sociaux et favorisant les licenciements presque un oxymore définitif.

Puis dans un second temps, la CFDT dénonce les politiques d’austérité et appelle le 19 juin à manifester avec la CES ; mais valide derechef le cadre du TSCG (traité merkozy) qui contraint les politiques économiques et impose cette austérité.

Depuis plus de 5 ans on assiste à l’échec continue de cette orientation politique économique dite sociale-libérale, mais coûte que coûte les signataires poussent encore leur logique, jusqu’à la remise en cause de la République sociale elle-même.

Mais une chose est claire, pas un mot sur l’idée même d’une autre répartition des richesses, sur l’augmentation des salaires et la défense des droits sociaux. Bref une fois encore la négation même de l’idée d’intérêts divergents entre le capital et le travail, ce que d’aucuns appellent la lutte des classes.

FO refuse cet accompagnement de l’austérité et de la pauvreté ! Et dans la clarté, FO continuera à défendre les intérêts des salariés en opposant ses revendications (voir article sur le 1er mai) et en se tenant au côté de la classe ouvrière ! NI AUSTERITE DE DROITE, DE GAUCHE OU SYNDICALE NI COMPROMIS HISTORIQUE !

Extrait de la RP22 : voir rubrique revue de presse nationale

Article Paru dans le Journal Le monde le 29 mai 2013


Un coup avec le Medef, un coup avec la CGT, dans les deux cas la CFDT met en avant la nécessité d’une croissance durable.

Mardi 28 mai, la CFDT a signé avec le Medef, la CGPME et l’UPA côté patronal, et la CFTC et la CFE-CGC, côté syndical, - soit les mêmes signataires qu’un précédent texte, en juin 2011, sur une "approche de la compétitivité française"- un livre de 165 pages dont le titre indique la finalité : "réinventer la croissance".

Laurence Parisot et Laurent Berger ont célébré, mardi, ce nouveau "cap" du dialogue social, la présidente du Medef rappelant, en pleine campagne pour sa succession, que ce dernier a des adversaires tant chez les syndicats que dans le patronat... Mercredi 29 mai, la CFDT a signé avec la CGT, la CFTC et l’UNSA, une déclaration commune, en vue du conseil européen des 27 et 28 juin qui leur vaudra d’être reçues, le 19 juin par François Hollande. Les quatre syndicats se prononcent "en faveur d’une politique d’investissements favorisant une croissance et des emplois durables. FO sera également reçue en même temps.

L’aspect dit le plus novateur du livre concerne le plaidoyer pour "une nouvelle gouvernance économique". "La réussite d’une stratégie de croissance, soulignent-ils, implique non seulement une action très volontariste des responsables économiques, sociaux et politiques, mais aussi une adhésion la plus large possible de l’ensemble des citoyens". Cet Etat stratège devra "favoriser des modes plus participatifs d’élaboration des politiques publiques". Il s’agira surtout d’"instituer une véritable dialogue économique entre tous les acteurs, entre tous les partenaires sociaux d’abord, entre les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ensuite mais aussi entre les partenaires économiques eux-mêmes".

La déclaration commune entre les quatre syndicats membres de la Confédération européenne des syndicats (CES) s’inscrit dans un registre plus classique. Si elle affirme que "les politiques d’austérité font la démonstration de leur inefficacité" et que "l’Europe doit changer de cap", elle reconnaît que "les politiques économiques coordonnées et l’objectif d’assainissement des finances publiques sont nécessaires". Mais elle prévient qu’il est "urgent de mettre fin à des coupes injustes dans les dépenses publiques qui contribuent à augmenter le chômage, les inégalités, la pauvreté, dégradent les services publics et aggravent la récession". La déclaration évoque aussi un "contrat social" pour l’Europe et souligne - même si la CGT et la CFDT n’en ont sans doute pas la même conception - que "le dialogue social doit permettre d’apporter des solutions justes aux problèmes auxquels sont confrontés les salariés". En défendant la croissance durable avec le Medef le mardi et avec la CGT le mercredi, la CFDT s’est livrée à un exercice assez acrobatique. Mais elle a réussi, en apparence, d’un texte à l’autre, à ne pas se mettre en contradiction avec elle-même.


Commentaire : même le journal Le Monde pourtant adepte de la sociale démocratie autrement dit la doctrine sociale de l’Eglise ne peut s’empêcher de noter ces contradictions, c’est dire, même si là encore la CFDT continue son rôle historique basé sur la collaboration syndicat/patronat et la notion de bien commun contre le progrès social et l’émancipation de la classe ouvrière donc de la lutte des classes.