PRISE DE PAROLE DU 1er MAI 2023

camarades, Amis, citoyens, travailleurs,

Permettez moi d’abord en guise d’introduction d’apporter le soutien de l’UD FO 37à la FNLP attaquée par l’extrême droite et par la Réaction ainsi qu’à la LDH menacée par le ministre Darmanin, 2 associations amies avec lesquelles nous avons les autres organisations ouvrières partagées plusieurs combats localement, en défense des libertés et contre la répression, ces dernières années. Et puis comme tous les ans, d’avoir une pensée pour la commune de Paris 1871 les communards et leur oeuvre, assassinés par Thiers et les versaillais ; ce qui doit sans cesse nous rappeler que sur une barricade il n’y a que 2 côtés possibles. Donc visiblement ceux présents aujourd’hui ici avec nous ont choisi leur côté alors :

Merci à vous d’être là, nombreux pour ce 1er mai !

il faut bien constater que ce 1er mai 2023 a une saveur particulière. Comme tous les 1er mai, cette journée est celle de la solidarité ouvrière entre les travailleurs du monde entier. Cette date est le symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.

Pour Force ouvrière, qui a toujours été engagée au sein du mouvement syndical international, c’est aussi une occasion de plus d’exprimer nos revendications sur le terrain national. Mais cette année, c’est aussi une journée historique. Historique par son caractère unitaire pour obtenir le retrait de la réforme des retraites ! Oui mes camarades, Trois mois que nous nous battons pour obtenir son retrait, trois mois que nous disons non au recul de l’âge de départ à 64 ans et à l’augmentation de la durée de cotisation. Trois mois le gouvernement ne veut rien voir ni entendre.

Depuis le 19 janvier, l’ensemble des organisations syndicales et de jeunesse ne cessent d’affirmer que cette réforme est injuste, injustifiée, brutale et illégitime. Et depuis le 16 mars, le 49.3 ça ne passe pas ! Très majoritairement dans le pays cela ne passe pas ! Des millions de personnes dans tous les secteurs d’activité du secteur privé comme du secteur public l’ont bien compris, ont manifesté et ont fait grève. C’est la raison pour laquelle, nous sommes à nouveau des millions dans la rue pour manifester contre cette réforme.

C’est la raison pour laquelle nous continuons !

Le gouvernement est passé en force : le 49.3 n’étant que l’aboutissement d’un parcours parlementaire tronqué. Jamais l’Assemblée nationale n’a voté cette loi. Le Sénat n’en a voté qu’une partie après le recours par le gouvernement au vote bloqué !

Et passer en force ne lui suffit pas, le Président s’entête, malgré le divorce complet avec l’opinion, la majorité de la population, l’intersyndicale, et malgré l’absence de majorité au Parlement. A chaque fois, les interventions du Président ont mis de l’huile sur le feu. Arrogant, méprisant à l’égard de l’intersyndicale et de l’ensemble de la population.

Chacun a bien compris que ce gouvernement ne tient que par la force des institutions de la Ve République, tel un petit Bonaparte à la tête de l’état il nous joue « le coup d’état permanent » pour taper sur les acquis des travailleurs. Force est de constater qu’il n’a même plus lui sa société du 10 décembre, sur laquelle s’appuyer, ni même aucune base populaire.

Alors Il n’hésite pas à recourir à l’arbitraire, à la répression et en ce 1er mai au regard de l’histoire du mouvement ouvrier, il est aussi important de condamner les violences gouvernementales et les lois liberticides qui accompagnent cette Politique du « Talon de fer » qui vise à écraser les travailleurs, les salariés et leurs revendications.

Il voudrait tourner la page. En cent jours. Comme l’Empereur Napoléon Premier. Mais n’est pas Napoléon qui veut n’est ce pas ? la référence est malheureuse, au bout de 100 jours, il y eut Waterloo, l’abdication et l’exil sur l’Ile de Saint Hélène.

Son plan de relance à lui c’est TRAVAIL, ORDRE, PROGRES (TOP) qui résonne comme un nouveau corporatisme abâtardi et dénaturé, la concorde nationale.

Non mes camarades,

Il n’y aura pas d’Union Nationale avec FO, syndicat Libre et indépendant attaché à la Charte d’Amiens, Le Président Macron ne pouvant se prévaloir de notre soutien, puisque à raison nous refusons de donner toute consigne de vote pour chaque élection.

Oui mes camarades,

Le cadre annoncé et les mots utilisés notamment lors de son intervention du 17 avril sont inacceptables. La mobilisation d’aujourd’hui en est la démonstration ! Il y a notamment la relance du grand sketch du CNR, auquel nous n’avons pas participé. Et le « pacte de vie au travail », qui est certainement une nouvelle tentative de diviser l’intersyndicale. Cela ne vise qu’à associer les organisations syndicales comme corps intermédiaire subsidiaire et mettre le voile sur nos revendications légitimes.

Car en même temps que les retraites, les reculs sociaux continuent ! Sur les règles du CDD, sur l’assurance chômage, sur les minima sociaux et le RSA en particulier, bientôt conditionné à la reprise de quelques heures d’activité !

Alors que le Président Macron promulguait sa contre- réforme des retraites, le CAC 40 pulvérisait son record de points de cotation à la bourse de Paris. Mais Quel symbole ! FO va continuer à se battre pour toutes ses revendications : notre sécurité sociale, la négociation collective, la défense de nos acquis et de nos statuts, notre pouvoir d’achat, l’augmentation des salaires, toujours prioritaire, dans le contexte d’inflation que nous connaissons, inflation qui touche en premier lieu les biens essentiels, l’énergie et l’alimentation.

Oui Mes camarades,

Le Capital mondialisé et financiarisé nous livre une guerre totale et la spéculation bat son plein. Cela se traduit aussi dans les déclarations de certains ministres qui nous annoncent le retour des politiques de rigueur et d’austérité, FO continuera aussi à se battre pour les services publics, trop souvent réduit à une dépense.

Cela vaut pour l’ensemble des services publics et de la fonction publique. La confédération FO soutient ses syndicats mobilisés et les personnels en grève contre les fermetures de services et les suppressions d’emplois et dans les différents ministères confrontés à des restructurations, contre les fermetures de classes dans l’éducation nationale.

Comment comprendre que 412 milliards € soient programmés pour la guerre et l’armement alors que nos services publics sont exsangues, que les 2/3 de la classe moyenne se paupérisent ? on nous prépare à l’économie de guerre, le mouvement ouvrier doit à nouveau se dresser et faire rempart ! Dans ce contexte FO rappelle sa revendication de doter les services de santé, l’hôpital bien sûr, comme tous les établissements associés, les Ehpad notamment, des moyens, lits, médicaments et matériels et des effectifs indispensables pour répondre aux besoins de la population.

FO continue de dénoncer l’absence de conditions et de contrôles en contrepartie des aides publiques dont ont bénéficié et bénéficient les entreprises, dont certaines n’hésitent pas à annoncer – dans le contexte actuel – des restructurations et des délocalisations d’activités qui se traduisent par des suppressions d’emplois, n’ayant d’autres justifications que l’amélioration de la rentabilité en faveur des actionnaires.

En ce 1er Mai 2023, la lutte des classes continue et bat son plein ! Alors nous n’avons pas d’autre choix que de continuer à lutter et revendiquer l’abrogation, le retrait de la réforme des retraites. Seule la grève interprofessionnelle reconductible nous permettra de reconquérir nos droits !

RESISTER REVENDIQUER RECONQUERIR

L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes !

Alors mes camarades tous ensemble unis sur le revendications et déterminés dans nos actions nous disons :

Vive le 1er mai de lutte !

Vive la grève interprofessionnelle ! En avant les revendications ouvrières !

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Vive le syndicalisme libre et indépendant !

Et Vive la confédération générale du travail - Force Ouvrière !

Discours prononcé à Tours Place de la Liberté Par Grégoire HAMELIN Secrétaire Général

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