Manifestation Chinon le 4 février 2023 Chinon : près de 500 pour dire non à la retraite à 64 ans

, par udfo37

À l’appel d’une intersyndicale, plus de 450 personnes ont manifesté, samedi 4 février 2023, dans les rues de Chinon, pour s’opposer à la réforme des retraites. Une première mobilisation locale réussie.

Concert de soutien pour les grévistes le 9 février voir en bas de la publication

La mobilisation de samedi 4 février avait valeur de test. Après deux manifestations d’ampleur et historique à Tours les 19 et 31 janvier, les unions locales des syndicats (CFDT, FO et CGT) avaient à cœur de donner une résonance chinonaise au mouvement social contre la réforme des retraites.

Très vite, les membres de l’intersyndicale ont été rassurés sur la participation. De plus de 350 au départ de la gare de Chinon, le cortège a grossi au fil de la marche. Les syndicats annoncent 500 participants, la gendarmerie estime la participation à 400, quand la NR en compte 450.

Cette mobilisation dépasse le dernier gros défilé en date dans la cité de Rabelais, en juin 2022, où plus de 400 personnes avaient manifesté pour défendre l’hôpital public de Chinon.

Dans le cortège, de nombreux retraités. « 64 ans, c’est trop, lâchent Philippe, 61 ans, et Jean-Yves, 60 ans, tous deux retraités de la centrale nucléaire. Le nucléaire, c’est un métier physique : il y a le bruit, la chaleur, les radiations. »

Pouvoir profiter de sa retraite en bonne santé

Les cheveux gris pensent à leurs enfants et petits-enfants. « Mon fils, qui travaille chez Arcelor Mittal, a commencé à 16 ans, il va finir à quel âge ? Il me dit qu’il ne profitera pas de sa retraite. On manifeste pour leur avenir », explique Alain. Son voisin dans le cortège, Christian, retraité de la centrale nucléaire, enchaîne : « Je ne me vois pas travailler jusqu’à 64 ans. Quand je fais deux heures de jardinage, ça va encore, mais huit heures au boulot, jamais ! »

Ces deux retraités et d’autres pointent du doigt une des conséquences du report de l’âge de la retraite à 64 ans : qui pour garder les petits-enfants des actifs ? Qui pour s’engager dans le monde associatif ?

Selon une étude de Senior Valley, qui fédère 300 organisations de l’économie des seniors, vingt-trois millions d’heures de garde hebdomadaire sont assurées par les grands-parents pour leurs petits-enfants, soit l’équivalent de 650.000 emplois à temps plein, quand un senior sur trois s’engage dans le monde associatif.

Des jeunes et actifs battent aussi le pavé. « C’est important de défendre les acquis sociaux obtenus par nos grands-parents, estime Aurélien, qui vit sa première manifestation à Chinon. La semaine, je travaille. C’est bien une manifestation le samedi, ça permet à ceux qui souhaitent et peuvent de manifester. Et c’est bon enfant. »

« Après ça sera quoi : 67, 70 ans ? » Clara, 20 ans et étudiante en droit à Tours, manifeste d’abord pour ses parents, agent d’entretien et cantinière. « Ils ont un boulot physique, je n’ai pas envie qu’ils se bousillent au travail. L’été, je travaille à la base U à Savigny-en-Véron, c’est un boulot physique. Je ne peux pas concevoir qu’ils bossent jusqu’à 64 ans. Là, c’est 64 ans, mais après ça sera quoi : 67, 70 ans ? »

Les représentants des syndicats, du monde associatif, de l’éducation, Gilets jaunes, ont pris la parole devant la mairie. Avec le même message : faire reculer le gouvernement. « Si on gagne cette bataille des retraites, on pourra en mener d’autres : sur l’éducation, la santé », lâche Alexandre Robert de FO. L’intersyndicale appelle à poursuivre le mouvement le mardi 7 et samedi 11 février à Tours, avant une éventuelle autre mobilisation à Chinon, qui reste à déterminer.