1er mai 2010 : Hommage au Chevallier de la Barre

, par greg

en ce 1er mai 2010, Rue du Chevalier de la Barre Alain JOUANNET nous a expliqué d’où venait notre penchant irrésistible pour la laïcité.

retrouvez l’hommage de l’UD FO 37 ci-dessous

RUE CHEVALIER DE LA BARRE A TOURS

  Né le 15 Septembre 1745 François Jean Lefévre Chevalier de la Barre a été condamné à mort le 28 février 1766 et exécuté le 1er Juillet 1766.

  Né dans une famille noble. La famille LA BARRE qui vit aussi des charges parlementaires et judiciaires (achetées à l’époque royale), a aussi mené des actions militaires en Guyane et au Canada.

La famille connaît toute une évolution que je ne peux détailler ici. Quelques années plus tard le suzerain DE LA BARRE n’est plus que régisseur d’un château mal entretenu, d’étangs et de forêts, ensuite le château est vendu.

  François Jean, jeune noble, formé avec un groupe de jeunes gens d’une vingtaine d’années une bande qui attend désœuvré que le roi les appelle à servir.

  Mais ces jeunes gens sont en révolte contre la société qui se veut immuable.

Pour ces jeunes instruits dans la religion catholique obligatoire, le fardeau de son omniprésence est pesant. Il faut avoir cela à l’esprit et comprendre l’époque.

  Des rumeurs se développant à Abbeville qui disent que le Chevalier de la Barre est un mauvais chrétien (ceci après une première affaire où le jeune chevalier a été inculpé).

Ces jeunes gens sont imprudents dans leur révolte.

La ville sous la coupe des prélats qui soufflent sur les braises supporte mal ces troublions qui ébranlent leurs certitudes.

  début de l’été 1765 la foule est rassemblée place Saint Pierre à Abbeville pour une procession ouverte par les capucins suivi par des représentants des métiers et des corporations.

La foule se met à genoux.

Tout à coup ! 3 jeunes gens traversent la place passent devant les capucins sans manifester aucune vénération.

  les manifestations et les actes à l’encontre des signes religieux se développent, on criant une malédiction, on a peur pour la ville.

  dimanche 8 septembre 1765 : la foule est rassemblée devant devant l’église, le sermon décrit les actes impies et appelle au châtiment des coupables et précisent sans souci de la conversion des criminels et du salut de leur âme.

A l’issue la procession démarre, en tête l’évêque 82 ans courbé, pieds nus et le tocsin dans toutes les paroisses alentours, voilà pour l’ambiance !

L’évêque demande l’application ds ordonnances royales qui punissent le blasphème et les actes « exécrables et énormes » d’impiété.

Le chevalier de la Barre est visé par le procureur qui veut lui faire porter la responsabilité de tous les actes impies.

  deux procès sont ordonnés pourtant sur la « mutilation « d’un crucifix… en plâtre, et sur les blasphèmes et les impiétés.

(je précise qu’il n’y avait pas longtemps que le délit de blasphème ne figure plus dans le code pénal en France mais que cela existe encore en Europe)

  on reproche aux jeunes de ne pas s’être découverts ni agenouillés devant la procession sans les avoir formellement identifiés.

  27 septembre Décret qui ordonne « la prise de corps » contre le chevalier de la Barre et deux autres jeunes.

Le chevalier bien accueilli par les moines cisterciens sera arrêté !

Maintenant je vous demande de bien écouter la lecture d’extraits du document d’époque.

« l’arrêt le déclare atteint et convaincu d’avoir passé à 25 pas devant la procession du saint Sacrement sans ôter son chapeau et sans se mettre à genoux, d’avoir proféré des blasphèmes contre Dieu, la Sainte Eucharistie, la Sainte Vierge, le saints et les Saintes, d’avoir chanté des chansons impies, d’avoir rendu des marques de respect et d’adoration à des livres impurs et infâmes, d’avoir profané le signe de le croix et les bénédictions en usage dans l’église. »

il aura la langue arrachée, la tête tranchée et son corps jeté au feu avec la tête dans un bûcher ardent afin d’y être brûlé avec l’exemplaire saisi du dictionnaire philosophique.

Deux statues ont été érigées à sa mémoire. Le première à Montmartre le 3 septembre 1905, la seconde à Abbeville en 1907.

En 1941 la statue a été enlevée par le régime de Vichy sur ordre de l’occupant Allemand pour être fondue.

C’était en 1760, mais est-ce si éloigné des problèmes actuels ?