Centre hospitalier de Chinon-FO hebdo ALEXANDRE ROBERT, AIDE-SOIGNANT ET DÉLÉGUÉ FO : « LES PATIENTS NOUS VOIENT PASSER COMME DES MACHINES »
Article paru dans FO Hebdo 3098
Le 12 décembre, Alexandre Robert manifestera dans les rues de Chinon, à l’appel d’une intersyndicale dont FO, pour réclamer des embauches au centre hospitalier.
Aide-soignant de nuit aux urgences et délégué FO, il est en grève illimitée depuis le 25 novembre pour dénoncer le manque de personnel. Assigné à son poste, il continue malgré tout de travailler. Seul un ruban sur sa blouse indique qu’il est mobilisé.
Le 3 décembre il a aussi lancé « les mardis de la colère », un rassemblement hebdomadaire de deux heures à l’entrée de cet hôpital de 662 lits pour montrer que la mobilisation ne faiblit pas. « Il y a des postes vacants, les départs en retraite ne sont pas remplacés, deux personnes sont embauchées pour remplacer trois congés maternité, il n’existe pas de véritable équipe volante d’infirmières pour assurer les remplacements des congés et des arrêts », dénonce-t-il.
POSTES VACANTS
Faute d’effectifs suffisants la nuit et le week-end, il arrive que le service des urgences se retrouve sans infirmière. « Si l’une part avec le SMUR et que l’autre est appelée au bloc maternité, rattaché aux urgences, on se retrouve parfois avec juste un interne et deux aides-soignants, explique-t-il. Il m’arrive de courir dans le service de médecine à côté pour demander à une infirmière de venir, mais il faut qu’elles soient deux en permanence et elles ont déjà du travail. »
Selon lui, cette situation dégradée fait prendre des risques au personnel comme aux patients. « Ils nous voient passer comme des machines, on n’a plus le temps de leur parler, on est un peu au taquet, ajoute-t-il. Tu prends tellement sur toi que de retour chez toi, tu clashes et c’est la vie de famille qui peut en pâtir. »
Ses collègues de jour sont souvent rappelés pour venir travailler sur leurs jours de congé. « Les trois quarts disent oui car ils pensent d’abord aux patients et aux collègues, mais ils s’épuisent. Certains ont du mal à prendre leur journée, ça devient assez invivable. On nous annonce encore des restrictions pour l’année prochaine, on se demande comment on va faire. »
C. J.