1er mai 2019 journée de revendications et de solidarité internationale Prise de parole du Secrétaire Général de l’UD FO 37

, par greg

Retrouvez ci-dessous l’intervention en fin de manifestation du Secrétaire Général de l’UD FO 37 Place Anatole France à tours

DISCOURS 1er mai 2019 du Secrétaire général de l’UD FO 37 A tours

Chers camarades,

Rappelons d’abord que depuis plus d’un siècle, le 1er mai est une journée de solidarité internationale au cours de laquelle les travailleurs expriment leurs revendications. Le 1er mai 2019 ne doit pas déroger à nos attaches internationalistes.

Surtout en cette année du centenaire de l’OIT. L’Organisation Internationale du Travail est née, au lendemain de la Première guerre mondiale, du constat qu’une paix universelle et durable ne peut être fondée que sur la base de la justice sociale. Ces mots forment la première phrase du préambule de la Constitution de l’OIT.

C’est aussi il y a 100 ans maintenant la satisfaction de la première revendication de la vieille CGT et du mouvement ouvrier international, avec le vote de la Loi sur la journée de 8 heures le 23 avril 2019 en France, fruit de quasiment 30 ans de lutte syndicale c’est d’ailleurs cette revendication qui fut portée lors du jour du 1er mai partout dans le monde. Aujourd’hui le gouvernement actuel veut allonger la durée du travail c’est tout dire de sa politique économique

Le 1er mai 2019 se situe dans un climat social tendu, marqué par des attentes sociales fortes exprimées dans le cadre du mouvement dit des gilets jaunes, mais aussi la poursuite de contre réformes majeures sur les retraites ou la fonction publique. De ce point de vue c’est la lutte des classes qui s’exprime

En ce 1er mai 2019 :

la première des revendications est et reste l’augmentation des salaires

Face à la perte de pouvoir d’achat que les salariés du privé comme du public subissent depuis de nombreuses années et face à la situation de pauvreté à laquelle sont encore malheureusement réduits de trop nombreux salariés, actifs et retraités, Force ouvrière revendique prioritairement une augmentation générale des salaires, du SMIC et de la valeur du point d’indice pour les fonctionnaires, une revalorisation des pensions indexées sur l’augmentation des salaires, et des minima sociaux. Cela nécessite de remettre enchausse le dogme de la baisse du coût du travail inévitablement !

Les services publics ensuite : ce qu’on a gagné ne le perdons pas !

Le service public est un gage de protection des citoyens, de réduction des inégalités et constitue un des piliers de la République. Il est urgent d’établir les besoins et missions de service public, de stopper les privatisations, de garantir l’accès à des services publics de qualité à égalité de droits sur tout le territoire et à arrêter les suppressions massives de postes et la fermeture de services dans tous les versants du service public, ou encore les fermetures de gares et de lignes SNCF qui aggravent la désertification de nos territoire.

FO appelle depuis longtemps à ce que cesse l’enchainement sans fin des « contre réformes » de l’Etat et de la Fonction publique, essentiellement guidées par la réduction de la dépense publique. C’est pourquoi FO s’oppose à la nouvelle réforme en cours et sera dans la rue le 9 mai pour en obtenir le retrait. Des moyens à la hauteur des besoins telle est la revendication simple à défendre pour FO !

Sur les retraites : là encore, ce qu’on a gagné ne le perdons pas !

Depuis plus d’un an le gouvernement a ouvert une concertation sur la réforme des retraites annoncée par le président de la République. Cette réforme on le sait pourrait mettre en cause l’ensemble de notre système de retraites et ses régimes pour au final reprendre plus de 40 milliards sur le dos des retraités. FO s’est exprimée, dès l’origine, contre un régime universel par points remettant en cause les régimes particuliers, le calcul des droits à pension sur les annuités et les meilleures années de la carrière, et ouvrant la porte à un régime à minima et à la capitalisation individuelle pour celles et ceux qui en auront les moyens. Dès le début, FO a rappelé qu’elle entendait défendre la retraite par répartition, garante de la solidarité intergénérationnelle telle que fondée sur le régime général et les régimes complémentaires, les régimes particuliers existants, le code des pensions civiles et militaires de retraite. FO revendique le maintien de l’ensemble des régimes et dispositions qu’ils contiennent. FO a aussi indiqué qu’elle s’opposait à toute tentative du gouvernement de reculer encore l’âge de départ à la retraite, que ce soit par report de l’âge légal ou allongement de la durée d’activité y compris su un bonus/malus. Le projet du gouvernement est là en core de casser le cadre collectif des retraites pour individualiser et précariser.

Sécurité sociale : plus que jamais, ce qu’on a gagné ne le perdons pas !

Force ouvrière sonne l’alerte depuis de nombreux mois, le processus d’étatisation, entamé en 1995 avec le plan Juppé (avec la complicité du patronat et de la CFDT) s’accélère. Au final, nous risquons d’aboutir à un système à l’anglo-saxonne. Nous l’avions dénoncé dès 1995 et nous sommes en phase d’aboutissement de cette évolution sur la santé.

Le gouvernement avance d’un pas franc et déterminé vers un système de base géré complètement par l’État et financé par l’impôt. Les interlocuteurs sociaux sont écartés de la responsabilité et de la gestion des régimes de base et nous craignons que cela soit de même à l’avenir pour les régimes complémentaires. Et nous voyons bien que du côté des assurances, on pense beaucoup à la capitalisation. C’est donc là encore un recul majeur et inacceptable FO est pleinement engagée pour bloquer autant que possible l’aboutissement de différents projets dangereux pour nos droits collectifs sur l’indemnisation des arrêts de travail ou sur la réforme de la santé au travail, sur la réforme de la fonction publique, contre la loi buzyn, la loi Blanquer…

Nous n’acceptons pas plus la remise en cause de la durée hebdomadaire du travail ou le travail gratuit, au titre de la journée de solidarité. Plus que jamais, il est de notre rôle de syndicat libre et indépendant de porter les attentes des salariés, d’exiger par la négociation si possible, par l’action si nécessaire. Force ouvrière a toujours su prendre ses responsabilités. Nous l’avons encore fait le 19 mars dernier. Nous saurons encore les prendre si nécessaire : Liberté de manifester et, droit de grève sont indéfectiblement liés à la liberté syndicale et au droit effectif de négociation collective.

C’est à raison que nous demandons l’abrogation de la loi anti-manifestation. C’est à raison que nous avons dénoncé les violences et la répression mises en oeuvre par ce gouvernement à Tours comme ailleurs le 13 avril dernier. C’est ce que nous réaffirmerons aussi dès demain, le 2 mai, devant la Préfecture pour dénoncer la dérive autoritaire et liberticide de l’exécutif !

Chers camarades, parce que nous sommes la CGT FORCE OUVRIERE nous devons avoir une position nette et claire sur l’ensemble de ces sujets :

A l’image des camarades de l’Action sociale engagés contre la politique de casse de leur secteur par le Conseil départemental et en grève reconductible depuis plusieurs jours, pour faire reculer le gouvernement et le patronat on ne peut pas tromper les salariés.

Seul le rapport de force les fera céder, il n’y a pas de dérivatif, il n’y a pas de raccourci possible, pas de sauveur suprême, c’est la grève interprofessionnelle reconductible qu’il faut construire, c’est la seule arme efficace face à cette offensive généralisée, c’est cette question qu’il faut mettre en débat partout pour construire avec l’ensemble des salariés les conditions de la réussite de l’action.

Les dernières périodes, les derniers mois ont à nouveau démontré que s’il n’y avait pas le blocage réel de l’économie, rien ne les ferait reculer, c’est d’ailleurs ce que vient de confirmer le Président MAcron à l’issue de son grand débat national, Il maintient le cap pour le compte du capital financier contre les intérêts des travailleurs, la ligne est claire et assumée !

La classe ouvrière unie sur les revendications et dans l’action représente une force, la grande réforme de MAcron sur les retraites est devant nous c’est la mère de toutes les contre-réformes du gouvernement. Alors Dès maintenant préparons ce combat organisons les AG et le réunions syndicales c’est le rôle du syndicalisme libre et indépendant ! L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux mêmes !

Vive le syndicalisme libre et indépendant ! Vive la solidarité internationale des travailleurs ! Vive le 1er mai des revendications ! Vive la confédération générale du travail FORCE OUVRIERE !


document à télécharger ici :

Discours 1er mai 2019 FO 37