défendre la Laïcité, c’est défendre la République Ne touchez pas à la Loi de 1905 !

, par greg

Le Président Macron entend réviser ou modifier près d’un tiers des articles de la loi de 1905, et très probablement son article 2 qui prévoit que" l’Etat ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »

Il y a donc urgence à défendre la loi de 1905, c’est aussi une résolution de notre dernier congrès confédéral

La Libre Pensée 37 s’est adressée en ce sens à notre organisation syndicale départementale et le bureau de l’UD FO 37 a décidé d’y donner une suite favorable

Pour cela nous invitons nos syndicats et nos adhérents à venir manifester leur attachement à le Loi de 1905 à la Laïcité lors du rassemblement devant la Préfecture le samedi 8 décembre à 10H00


EXTRAITS DE LA RESOLUTION GENERALE CONGRES DE LILLE

2. LA LAÏCITE, UNE VALEUR A DEFENDRE EN REPONSE A SON INSTRUMENTALISA- TION AU DETRIMENT DES LIBERTES INDIVIDUELLES

Le Congrès rappelle son attachement à une conception républicaine de la laïcité, fondée sur l’égalité de droits. Dans une période de crise – marquée par l’ultra-libéralisme, l’aggravation des inégalités, le délitement du collectif, la perte de confiance dans l’avenir et le repli sur soi – la laïcité est dévoyée. Instrumentalisée à des fins partisanes, elle donne lieu à des débats stériles et souvent surmédiatisés. Pourtant, là n’est pas l’essentiel : la laïcité, telle qu’elle doit s’imposer, est la stricte séparation des Eglises et de l’Etat. Elle permet de garantir la liberté de conscience – liberté de croire ou de ne pas croire – le libre exercice des cultes dans le respect de l’ordre public, et l’égalité de tous devant la loi, quelles que soient les croyances et convic- tions. Le Congrès se refuse à voir la laïcité brandie comme un étendard de circonstance ou affublée de divers qualificatifs. La laïcité, comme la démocratie, ne se décline pas ; elle est ou elle n’est pas. Elle n’est pas plurielle mais universelle, et doit être portée à l’échelle de l’humanité. Elle n’est pas une simple cause à défendre mais une loi à appliquer par l’Etat : celle du 9 décembre 1905.

Cette loi et la Charte d’Amiens se rejoignent, en faisant de la séparation entre la sphère publique/politique et la sphère privée/syndicale la condition de l’émancipation de l’Homme/du Travailleur. La défense des droits et intérêts matériels et moraux des travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, est la raison d’être de Force Ouvrière. Le Congrès entend défendre la laïcité comme un principe républicain, sans lequel les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité ne peuvent trouver leur plein effet. C’est la dénaturer que de vouloir – au risque de diviser – enfermer chacun dans une appartenance communautaire et défendre une conception identitaire de la laïcité, alors qu’elle est précisément un des fondements de l’unité de la République.

Le Congrès alerte sur la nature socialement dégradante, économiquement inefficace et dé- mocratiquement dangereuse des politiques économiques et d’austérité menées au plan euro- péen et national, comme de la territorialisation des politiques, qui font le lit du communauta- risme et des extrémismes politiques, idéologiques ou religieux. L’adhésion de tous aux valeurs républicaines et à un Etat laïque est une condition essentielle de la paix civile. Légalement – faut-il le rappeler – la République ne doit reconnaitre, subventionner ni salarier aucun culte. Cette laïcité institutionnelle interdit tout prétexte religieux pour ne pas respecter les lois de la République, toute immixtion de la religion dans les affaires publiques et toute ingérence de l’Etat visant à favoriser telle ou telle religion, y compris dans l’utilisation des deniers publics, la laïcité, c’est le respect du principe « fonds publics à la seule école publique, fonds privés à l’école privée ». FO revendique l’abrogation de toutes les lois anti-laïque dont la loi Debré.

Le Congrès dénonce le glissement qui s’opère d’une laïcité de séparation à une laïcité de neutralité de la société. L’impartialité et la neutralité ne s’imposent qu’à l’Etat, à la puissance publique, au service public et à ses agents. La laïcité est une exigence démocratique en ce qu’elle garantit la liberté de conscience, d’opinion et d’expression. Mais sa neutralité n’est pas le remède à tous les maux et vouloir en faire une règle d’organisation de la société est un contresens. Ce détournement de la laïcité tend à faire de la loi de 1905 une loi antireligieuse, en même temps qu’il vise à museler l’expression libre des salariés dans l’entreprise. De plus en plus en effet, alors que devrait prévaloir la liberté d’expression y compris religieuse, la laïcité sous couvert de neutralité s’invite dans le secteur privé. En atteste la possibilité ouverte aux entreprises par la Loi « Travail » d’inscrire dans leur règlement intérieur un principe de neutra- lité. Pour Force Ouvrière, l’entreprise n’a pas vocation à être un lieu d’expression autre que sociale, syndicale et économique ; mais elle ne peut pas non plus nier les libertés individuelles qu’ont les travailleurs en leur qualité de citoyens. Le Congrès considère que la mise en œuvre du principe de laïcité et la régulation de la pratique religieuse doivent s’inscrire dans le cadre légal. En effet, il n’est pas du rôle de l’entreprise – et a fortiori des interlocuteurs sociaux par la négociation collective – d’organiser et de contrôler les principes de la République et de la citoyenneté, ce qui aurait pour conséquence de mettre à mal l’égalité de traitement d’une entreprise à une autre.