C’est parti pour un Tours

, par greg

Le développement syndical sera le fil rouge du XXIIIe Congrès confédéral Force Ouvrière qui s’est ouvert le 2 février au parc des expositions de Tours, avec 3 000 participants et 15 délégations internationales invitées.

Jusqu’au 6 février, les congressistes devront tirer le bilan de l’action syndicale de l’organisation depuis le dernier congrès en 2011, et arrêter les grandes orientations pour les quatre ans à venir.

Pour préparer l’arrivée des 3 000 congressistes, près de 200 militants bénévoles venus d’Indre-et-Loire et des départements voisins étaient sur le pont depuis le 31 janvier.

Après une ouverture du congrès vers 15h30 par la Trésorière confédérale Rose Boutaric, le Secrétaire général de l’union départementale d’Indre-et-Loire, Grégoire Hamelin, a exprimé sa fierté d’accueillir le parlement de FO au pays des « belles lettres » et de « la bonne chère ».

Il a aussi rappelé les difficultés rencontrées dans son département, qui n’échappe pas à la crise économique et à une « cascade de plans sociaux ». Si la précarité augmente, FO se porte très bien localement. La confédération a, pour la première fois, remporté la première place aux élections dans la fonction publique le 4 décembre dernier.

Il a été suivi à la tribune par Jean-Claude Mailly. Le Secrétaire général s’est félicité de la participation de nouveaux arrivants qui ont rejoint FO ces dernières années chez les pompiers, les greffiers, les cadres douaniers…

Il a aussi rendu hommage à quatre « hommes et militants qui ont marqué profondément l’organisation » : Marc Blondel, André Bergeron, Claude Jenet et Roger Sandri.

Rappelant le contexte particulier dans lequel se retrouvait cette assemblée, après les « attentats barbares et intolérables » début janvier à Paris, il a réaffirmé l’attachement de FO aux valeurs républicaines. Mais « le syndicalisme, c’est aussi de la résistance », a-t-il ajouté en faisant référence au contexte d’austérité.

Le Secrétaire général a dressé un état des lieux de la situation économique et sociale en France comme en Europe et dans le monde. Il a livré son analyse de la politique d’austérité du gouvernement « triplement suicidaire : socialement, économiquement et démocratiquement », que ce soit au travers de la loi Macron ou du pacte de responsabilité, et dénoncé l’attitude du patronat « dans la surenchère permanente ».

Jean-Claude Mailly a appelé à une relance de la croissance par la hausse du pouvoir d’achat et des salaires. Il a aussi insisté sur l’importance de l’égalité hommes-femmes, en entreprise mais aussi au sein de l’organisation où les femmes sont « encore trop peu nombreuses ».

200 bénévoles pour l’organisation

Souhaitant faire du développement « une sorte de fil rouge de ce congrès », il a insisté sur l’importance de la représentativité. Si la confédération est en première place dans la fonction publique d’État, « notre taux d’implantation est encore insuffisant et éloigné des deux autres grandes confédération de 15 points dans le privé », a-t-il rappelé.

Il a aussi appelé à poursuivre la construction du rapport de forces, dont « l’action du 16 décembre a constitué une première étape ».

« Les matadors de l’austérité ont reçu un carton rouge de la part du peuple grec » a déclaré Bernadette Ségol, secrétaire générale de la CES (Confédération européenne des syndicats). « Le gouvernement grec aura la partie difficile, il devra mettre de l’eau dans son vin et faire preuve de réalisme, mais les gouvernements européens aussi. Ils devront modifier leurs politiques », a-t-elle poursuivi. Evoquant le plan d’investissement de 315 millions d’euros du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, Bernadette Ségol a commenté : « Même si le montant est très insuffisant, cela va dans la bonne direction. Mais, pour l’instant, il n’y a rien de concret. Ce sont des mots alors que nous voulons des actes. Ces investissements doivent profiter aux citoyens, à l’économie réelle et pas aux banques ». Evelyne Salamero Jean-Claude Mailly a été suivi à la tribune par les interventions de quatre invités internationaux : Sharon Burrow, Secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale (CSI), Bernadette Segol, Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), Candido Mendes, Secrétaire général du syndicat espagnol UGT et El Miloudi El Mokharik, Secrétaire général du syndicat marocain UMT. Les interventions des militants à la tribune ont démarré vers 19h.

Lors des suspensions de séance, les congressistes sont attendus sur la trentaine de stands d’exposants et de partenaires. Très fréquenté, le stand FO Jeunes distribue son livret « Agir pour et avec les jeunes », sur l’entrée dans la vie professionnelle. En face, le stand « FO artisans de vos droits », qui distribue des « goodies » pour lancer la campagne pour les élections dans les TPE fin 2016, ne désemplit pas non plus.

Et pour faire une vraie pause, le groupe mutualiste Malakoff Médéric dispose de deux vélos simulateurs. En quelques coups de pédale, le cycliste, équipé d’un casque avec écran, se retrouve à se balader en pleine forêt. « La santé au travail passe aussi par la prévention et avec ces vélos, en deux minutes à la pause déjeuner, on peut vraiment décrocher », explique l’animatrice.

Clarisse Josselin