Congrès Confédéral FO à Tours réponses du secrétaire général de la CGT FO au congrès

, par greg

Jeudi 5 février 2015, réponse de Jean-Claude Mailly, Secrétaire général de Force Ouvrière.


Le XXIIIe Congrès confédéral FO s’est tenu du 2 au 6 février à Tours avec 3 117 participants et 15 délégations internationales. La lutte contre l’austérité, le développement de l’organisation et la place des femmes ont constitué les grandes thématiques des interventions.

En deux jours et demi, 163 intervenants se sont succédé à la tribune. Dans son discours d’ouverture, Jean-Claude Mailly avait souhaité faire du développement syndical le « fil rouge » de ce congrès.

Beaucoup de militants ont salué la progression de FO dans les trois versants de la fonction publique, une victoire de « toute l’organisation, des UD aux camarades du secteur privé », a souligné Didier Bernus. L’organisation progresse aussi dans le privé, passée de 12 à 53 % chez Fibre Excellence en dix ans, devenue majoritaire chez Schneider.

Le développement se fera notamment par un travail de terrain en direction des jeunes et des femmes. La question de l’égalité s’est pour la première fois imposée à la tribune. Jean-Claude Mailly a appelé plusieurs fois à améliorer leurs responsabilités syndicales, sans imposer des quotas mais par une mobilisation de tous.

« Elles représentent 45 % des adhérents, mais seulement 5 % des membres de la CE confédérale et 38 % du Bureau », a souligné Béatrice Clicq de FO Com. Pascal Lopez de Sanofi, l’un des rares hommes à avoir abordé la question, a rappelé qu’elles étaient aussi les plus touchées par la crise.

Le pacte de responsabilité, qui « permet d’arroser encore plus les actionnaires », selon Hervé Quillet, la loi Macron, « quintessence de la politique ultralibérale du gouvernement », selon Serge Legagnoa, et la réforme territoriale qui, en passant à treize régions, « n’a jamais autant éloigné le service public de proximité des citoyens », selon Christian Grolier, étaient également au cœur des interventions.

Grève interprofessionnelle

La culture, l’hôpital, les prestations sociales, tous les services publics sont impactés. Dans les directions de Bercy 50 000 emplois ont été supprimés en vingt ans, a rappelé Philippe Grasset. « On nous dit qu’il faut désintoxiquer les gens de venir nous voir », a ajouté Hélène Fauvel des impôts.

Le privé n’est pas épargné. Chez Doux, où 1 000 postes ont été supprimés, Nadine Hourmant a évoqué « le séisme social dans l’agroalimentaire du Finistère ». Et « chez les opérateurs historiques de téléphonie, 60 000 emplois ont été détruits depuis l’introduction du low cost », a ajouté Philippe Charry de FO Com.

Cette attaque contre les acquis sociaux et les droits des salariés est mondiale, comme en ont témoigné les délégations étrangères venues du Brésil, du Japon…

En réaction, l’heure est au combat. « L’enjeu du congrès, c’est d’organiser la résistance », a lancé Frédéric Bochard du Puy-de-Dôme. Dans son département, les grèves se multiplient, à l’hôpital comme dans les collèges.

De nombreux intervenants ont appelé à une grève interprofessionnelle, à laquelle Jean-Claude Mailly s’est déclaré favorable, « pour faire bouger le gouvernement et le patronat » et « redonner confiance à tous les salariés ». FO participera aussi le 18 février, à Paris, à une manifestation pour défendre le droit de grève, à l’appel de la Confédération syndicale internationale (CSI), représentée au congrès par sa secrétaire générale Sharan Burrow.