antidogmatique : La CFDT dans le texte par Laurent Berger

, par greg

Laurent Berger, est le mieux placé pour exprimer toute la vision qu’incarne la CFDT sur son attachement à la République sociale et aux conquêtes de la classe ouvrière.

Nous reproduisons ici, l’explication de texte du journal L’ouest syndicaliste, sur l’interview en date du 25 septembre, du numéro 1 de la CFDT, paru dans Ouest France, sous le titre "admettre la fin d’un monde". Édifiant ! Qui pourra encore s’étonner du positionnement de cette centrale syndicale sur les réformes en cours et passées.

Ce billet est paru dans le numéro 629 de l’O.S sous le titre : "dépeçage jusqu’à l’os"

LA CFDT n’a jamais rompu les ponts avec la doctrine sociale de l’Église, il suffit de se replonger dans ses statuts fondateurs de 1964. Accompagnement, notion de bien commun et cheval de troie du corporatisme dans le monde ouvrier, la CFDT continue son oeuvre de dislocation de la République sociale et des acquis de la classe ouvrière, en s’évertuant à promouvoir l’association CAPITAL/TRAVAIL.

C’est tout naturellement alors qu’elle s’inscrit dans le "dialogue social" qui s’oppose aux principes de la Charte d’Amiens, fil conducteur de l’indépendance du mouvement syndical ouvrier ainsi que de la lutte de classes (qui en sont ses 2 piliers) et qu’incarne aujourd’hui encore la confédération FORCE OUVRIERE. Dans ces conditions, la CFDT reste et restera le partenaire privilégié des gouvernements et du patronat. La CFDT n’est pas réformiste, elle est cogestionnaire du malheur : ne pas revendiquer, ne pas exiger une autre répartition des richesses en somme, mais faire avaler la pilule et faire baisser la tête aux salariés, c’est là la grande oeuvre de la CFDT.

LA CFDT dans le texte ci-dessous :


N’AYEZ PAS PEUR !

Vous êtes licenciés, vous ne pouvez plus payer votre loyer, vos factures, nourrir vos enfants, vous en pouvez pas boucler vos fins de mois ? Vous ne trouvez que des mini-jobs sous-payés, précaires ?

N’ayez pas peur !!! Vous êtes en train de vivre un "bouleversement du monde comme d’autres siècles en ont connu et surmonté". Rassurez-vous : "vivre mieux demain est possible, mais autrement". Le Mercredi 25 septembre, les secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger s’est vu offrir l’éditorial du premier quotidien de France, le très catholique Ouest-France.

Titré : "Admettre la fin d’un monde", il livre une véritable profession de foi.

Dès les premières lignes, la cible est désignée : les trente Glorieuses, période de conquêtes sociales, (de "grain à moudre" disait Bergeron), qui ont mené au "désastre collectif", au "malheur des plus modestes", pour "cause de course à la productivité et à la rentabilité sans limite". En bon chrétien, il n’oublie pas la culpabilité, puisque nous avons cru à "la promesse du toujours plus pour chacun". Il reconnaît bien des "progrès considérables hérités de cette période exceptionnelle" pour relativiser aussitôt : "arrêtons d’idéaliser le passé".

La Sécu, les conventions collectives, les augmentations salariales, les congés, les allocations familiales, les statuts ? il faut "admettre la fin d’un monde" et "s’interroger sur ce que nous souhaitons vraiment".

La priorité maintenant, c’est de "se battre pour l’emploi, celui des jeunes en particulier". En soutenant l’allongement de la durée de cotisations à 43 annuités, par exemple ?

La seule méthode préconisée : le dialogue. Ne pas contester, ne pas revendiquer, surtout ne pas créer de rapport de force.

La fin de l’éditorial est un prêchi-prêcha sur le monde que l’on va inventer, qui va être trop beau, trop pur, plein de jeunesse et de "nouvelles solidarités" (les anciennes ayant été détruites par les "banksters" grâce au dialogue avec la CFDT) et de la "qualité dans tous les domaines et au bénéfice de tous".

Et puis l’espoir, et la confiance.... N’ayez pas peur, dormez, bonnes gens, dormez !


(pour ceux qui en douteraient encore ci-dessous l’éditorial en question)

berger CFDT