Monsieur le Premier Ministre,

A propos de votre loi Travail, car c’est ainsi qu’on la nomme Cyrano aurait pu dire, je crois, bien des choses en somme.

En variant le ton, -par exemple, tenez :

Agressif : Moi, Monsieur, si j’avais écrit une telle loi, Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse ! Prévenant : Cette loi va vous faire boire la tasse ! Descriptif : C’est une tricherie, c’est une supercherie ! Que dis-je ? C’est une duperie ! Curieux : Qui vous a dicté cette loi, sinon le Medef, Dont tous les travailleurs, dans la rue et ailleurs, vous font grief ?

Gracieux : Prenez-vous, à ce point, les salariés pour des pigeons, que vous vous préoccupâtes d’aller, à certains syndicats, complaisamment baiser la patte ?

Respectueux : Souffrez, Monsieur le ministre, qu’on vous salue,De nous avoir rassemblés, par centaines de milliers, dans les rues !

Campagnard : He, ardé ! C’est-y une loi, c’te vacherie là ?C’est sûrement queuque géant d’la finance Qui s’trouve derrière c’te de saleté de manigance !

Railleur : Voilà une loi que vous nommez « travail » Cette loi, Monsieur, nous la nommons « canaille ». Ce que vous appelez, comme bien des patrons Un plan social, de social, il écorche le nom, En le nommant ainsi, bien sûr, on nous ment, Car c’est toujours un plan de licenciement.

Tendre : Qui croyez-vous berner, avec tous les outrages Que vous faîtes aux mots, que vous faites au langage ?

Irrité : Arrêtez, aux patrons, de faire des cadeaux En réduisant sans cesse, pour eux, les impôts. Arrêtez, de rendre les salariés flexibles davantage Que le Medef rêve toujours de réduire à l’esclavage.

Dramatique : C’est le peuple des salariés que votre sale loi saigne ! C’est la misère et les précaires qu’installe votre règne !

Admiratif : Une loi si fourbe, une loi si -à droite, Sortie de la lie de vos raisonnements Prépare le lit d’une extrême droite Qui vous adressera, bien vite, tous ses remerciements.

Pratique : Au risque de me répéter, vous n’avez qu’une chose à faire, Retirer cette loi qui nous met en galère, qui nous met en colère. Conclusif : Cher Monsieur le Ministre, Cher Monsieur Walls, Si j’avais écrit, moi, une loi aussi pourrie et aussi dégueulasse, Il faudrait sur-le-champ que je me l’amputasse.

PIERRICK BONNEAU DS FO ADAPEI 37

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