Rythmes scolaires / CDEN DU 16 JUIN 2014 Déclaration des délégués du personnel de la FNEC FP-FO 37

, par greg

retrouvez ci-dessous la déclaration de nos représentants, dans cette instance départementale qui au final s’est prononcée contre la réforme des rythmes scolaires à une écrasante majorité.

Aucun consensus sur ce sujet !

En préalable, nous voulons saluer ici la grève massive des cheminots à l’appel de leurs organisations syndicales FO, CGT et SUD car leurs revendications rejoignent celles de l’ensemble des salariés contre le « pacte de responsabilité » décidée sur injonction de l’Union européenne et pour la défense de ce qui reste d’acquis sociaux dans notre pays en particulier en terme de services publics.

Sur le point principal de l’ordre du jour, l’application des décrets Peillon - Hamon, nous voulons tout d’abord citer la déclaration de dizaines de maires du département qui reprend à juste titre l’argumentation développée dans la lettre que notre Union départementale a adressée à tous les élus d’Indre et Loire : « « Cette réforme qui était censée améliorer les conditions d’apprentissage de l’enfant ne répond nullement à ses objectifs… Elle fragilise les principes fondateurs de l’école républicaine qui avait pour mission de réduire les inégalités au travers d’un service obligatoire et gratuit, identique sur l’ensemble du territoire. »

Alors que le Conseil municipal de Chanceaux / Choisille délibère et appelle la population à se mobiliser contre la territorialisation de l’Ecole Publique en diffusant aux parents d’élèves de la commune un communiqué dans lequel on peut lire : « La réforme des rythmes scolaires nous a été présentée, dès le départ, comme voulant tenir compte de l’intérêt des enfants. Or, sa mise en œuvre, au cours des mois successifs a prouvé qu’il n’en était rien ! Les problèmes suivants ont été constatés :
  inégalités scolaires entre les communes,
  suppression de la pause scolaire du mercredi qui induit une désorganisation et une fatigue des enfants,
  coût des activités lié au recrutement de personnel qualifié pour assurer l’animation des activités,
  insuffisance de locaux adaptés à l’accueil des élèves en vue de proposer des activités de qualité … Cette réforme suscite de multiples oppositions (parents, enseignants et mairies) et a été rejetée par toutes les instances de concertation nationales. ..Plus que jamais nous nous opposons à cette réforme. », Nous ne pouvons accepter les menaces de traduire ces élus, comme tous ceux qui ont pris des positions identiques et qui se comptent par milliers, devant les tribunaux administratifs.

Nous ne pouvons d’ailleurs pas plus accepter les pressions de la hiérarchie de l’Education Nationale sur les directeurs et enseignants des écoles, ceci étant contradictoire au statut de la Fonction Publique qui reconnaît le droit d’opinion et le droit d’expression et qui par contre ne connaît pas les termes « devoir de réserve » ou de « loyauté ».

Nous vous invitons à entendre ces parents d’élèves d’Ingrandes de Touraine qui, dans une lettre au ministre ; écrivent « Au cours de l’année 2013, parents et enseignants s’étaient positionnés contre le nouveau dispositif des rythmes scolaires voulu par votre prédécesseur. Suite à plusieurs sondages effectués auprès de la communauté éducative, … il en ressort qu’une très grande majorité refuse la mise en œuvre du décret du 24 janvier 2013 ainsi que celui du 7 mai 2014 », propos qui, vous le savez, sont ceux de l’immense majorité des parents qui savent qu’une réforme refusée par la quasi-totalité des enseignants qui sont des professionnels ne peut pas être une bonne réforme.

Nous nous adressons à ceux qui se trouvent dans l’actuelle majorité présidentielle. Nous vous l’avions déjà dit après les élections municipales lors du CDEN du 15 avril, nous vous le disons à nouveau aujourd’hui : en continuant à vous arc-bouter en défense des décrets Peillon -Hamon, en vous en prenant au statut de fonctionnaire d’Etat des enseignants des écoles, vous allez d’une part amplifier le rejet de votre politique parmi les personnels de l’Education Nationale et d’autre part vous serez responsables en septembre d’une des pires rentrées scolaires qu’il n’y ait jamais eu dans un pays déjà ravagé par la crise économique, le chômage, la précarité !

Il est encore temps d’avoir le courage politique de dire : nous suspendons cette réforme et nous ouvrons des négociations avec les fédérations syndicales pour l’amélioration des conditions de travail des maîtres et les conditions d’accueil des élèves. Voilà ce que demande de façon responsable FORCE OUVRIERE depuis 2 ans.